Création d’une mare temporaire sur le plateau de Vendres (34)

Objectif de l’action

Créer l’habitat d’intérêt communautaire prioritaire 3170 Mares temporaires méditerranéennes à un endroit nouveau pour cet habitat. Permettre le développement notamment de l’espèce d’intérêt communautaire « Fougère d’eau pubescente, Marsilea strigosa ».

Description

Une mare d’une superficie de 100 m2 et profonde de 80 cm au centre a été creusée fin février 2007 par une entreprise spécialisée.

Le substrat déblayé a été exporté hors du site. Peu après, la mare s’est mise complètement en eau lors d’orages printaniers et ne s’est ressuyée que progressivement.

Bilan et perspectives

Les conditions stationnelles idéales dans la mare y ont permis le développement d’un cortège typique de l’habitat visé, dès le printemps 2007.

Sur les 8 espèces d’intérêt patrimonial typiques des mares temporaires méditerranéennes et connues dans le site, 5 (62%) sont apparues dans la nouvelle mare dès la première année. Il s’agit là d’un résultat très remarquable qui confirme le caractère pionnier des espèces typiques des mares temporaires méditerranéennes.

Les apparitions les plus spectaculaires sont celle de la Marsilée pubescente (Marsilea strigosa), espèce rarissime à l’échelle européenne, et celle de la Salicaire à trois bractées (Lythrum tribracteatum) en effectif important. La Marsilée ne s’est développée que dans la moitié profonde de la mare (zone à submersion prolongée).

Ce succès a sans doute été favorisé par deux facteurs essentiels :

• 1) La mise en eau de la mare peu après le creusement et son assèchement progressif au cours du printemps, ce qui correspond aux conditions naturelles idéales pour les mares temporaires méditerranéennes ;
• 2) La proximité immédiate de mares temporaires méditerranéennes  : des diaspores ont ainsi pu être amenées, par le vent par exemple, dans la nouvelle mare ; il est également possible que des diaspores étaient contenues dans le sol à l’emplacement de la mare, mais cela est peu probable, vu qu’aucune espèce de mares temporaires méditerranéennes n’a été relevée à cet endroit-là dans les vingt dernières années.

Dès la première année, la majorité des espèces typiques des mares temporaires méditerranéennes, y compris la Marsilée pubescente, l’espèce phare du site, sont apparues dans la nouvelle mare. La création de nouvelles dépressions temporairement inondées, notamment à proximité de sites existants, peut donc être considérée comme outil efficace pour 1) la restauration de l’habitat d’intérêt communautaire prioritaire que sont les mares temporaires méditerranéennes, 2) le renforcement de populations des espèces rares qui le composent et 3) l’amélioration du potentiel des sites en vue du changement climatique en cours.

L’objectif a été atteint dès la première année, grâce à des conditions de mise en eau idéales. 14 ans plus tard, le cortège y est toujours présent, sous forme de populations plus importantes qu’au début. La mare fonctionne comme le reste du site, elle peut rester à sec pendant dix ans et se remettre en eau ensuite avec réapparition de l’ensemble du cortège (flore, et faune : branchiopodes).

Il est prévu de créer une seconde mare de ce type sur le même site, financements demandés.