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Restauration des mares et réseaux de mares du Quercy-Rouergue

Restauration de mare

Porteur(s)

Fédération départementale des chasseurs du Tarn & Garonne

Contact du Maître d’ouvrage

Fédération des Chasseurs du Tarn-et-Garonne
Romain DA COSTA - technicien
53 avenue Jean Moulin, 82 000 MONTAUBAN
06.73.86.23.94
r.dacosta@chasseurdefrance.com

Date de réalisation

2007-2017

Terminé

Lieu

Nom du site  : Quercy-Rouergue
33 communes des 4 anciens cantons au Nord-Est du Tarn et Garonne : Caussade, Caylus, Montpezat de Querçy et Saint Antonin Noble Val

Département : Tarn et Garonne

Nombre et Nature
des mares

Nombre de mares concernées :
+ 400
Nature des mares :
en réseau

Objectif de l’action

Restaurer en faveur de la biodiversité un ensemble de mares jugées prioritaires dans des secteurs à enjeux, notamment à faible densité de zones humides (zone de causse entres autres) et souvent menacées par la déprise agricole. Pérenniser ensuite les bénéfices de la restauration par la signature d’une convention de gestion avec les propriétaires des mares et assurer un accompagnement auprès de ces propriétaires.

Description

Les travaux de restauration de ces 39 mares ont été conduits entre 2012 et 2016 (5 chantiers test en 2012 et 2013, puis 34 entre 2014 et 2016). Les travaux ont été coordonnés par le technicien de la fédération des chasseurs et réalisés par un entrepreneur local, Vincent RAMES, disposant déjà d’une expérience dans ce domaine, et pouvant par la suite intervenir à la demande d’autres propriétaires de mares sur le territoire.

Les travaux de restauration conduits sur ces 39 mares, ont été les suivants :

  • 35 mares ont été sujettes à un curage, réalisé le plus souvent mécaniquement. Ce curage a été effectué de manière partielle, afin de maintenir une partie de la végétation présente ou des différences de profondeur.
  • 31 mares ont fait l’objet d’un reprofilage des berges en pente douces, pour permettre l’installation d’une flore diversifiée et faciliter l’accès de la faune sauvage. Cette action a permis d’augmenter le périmètre des mares en pentes de douces et de restaurer les berges dégradées par le piétinement du bétail.
  • 28 mares ont également eu une intervention sur la végétation des berges ou à proximité (débroussaillage, élagage et/ou abattage d’arbres). Ces travaux permettent de remettre en lumière une partie de la mare en veillant à maintenir un ombrage suffisant pour limiter l’évaporation. Ils permettent également de laisser place à une végétation plus diversifiée sur les berges.
  • 10 mares ont fait l’objet d’une mise en défens totale ou partielle afin de limiter le piétinement du bétail et permettre la préservation des berges et de la végétation associée. 6 de ces mares ont été équipées d’un système d’abreuvement, permettant la mise en défens totale de la mare tout en maintenant le rôle d’abreuvement pour les vaches.
  • 2 mares ont été imperméabilisées avec de la bentonite.

Bilan et perspectives

Ces chantiers ont permis de restaurer des points d’eau isolés sur le secteur de Causse, sur lequel les milieux humides sont assez rares, et d’améliorer les continuités écologiques au sein des réseaux de mares identifiés.
En 2021, l’ensemble des mares a fait l’objet d’un nouveau diagnostic afin d’évaluer l’évolution du milieu et la prise en considération des conseils de gestion par le propriétaire. Ce bilan a confirmé le bon état de ces mares, restaurées depuis au moins 5 ans. Quelques aménagements complémentaires vont être prévus en 2021-2022 avec les propriétaires.
Par rapport à la biodiversité, une première évaluation de l’intérêt de ces travaux a été réalisée en 2017, sur un échantillon de 12 mares restaurées 2 ou 3 ans auparavant. Ces suivis ont confirmé l’augmentation du nombre d’espèces inféodées aux mares, et plus particulièrement de la flore des milieux humides. Un premier bilan encourageant et qui laisse espérer une bonne évolution de la faune à moyen terme.
Des suivis par pièges photographiques ont également montré le rôle prépondérant de ces milieux pour l’abreuvement de la faune en période de sècheresse : petits et grands mammifères, rapaces diurnes et nocturnes, colombidés (palombe, tourterelle des bois, ...), turdidés (merle, grive, ...), etc.

Un bilan social a été réalisé auprès des propriétaires, collectivités du territoire et associations de chasse, au travers d’enquêtes. Ce bilan a montré une bonne satisfaction concernant ce projet (80%), avec une volonté de valoriser ces actions dans le futur (62%) et un fort intérêt pour la suite du projet (78% souhaitant être informées des prochaines animations ou résultats sur le projet).
Il en ressort également un intérêt des collectivités d’être informées de ces actions et d’avoir connaissance des mares présentes sur leur territoire.
Il apparait également que ce projet a permis une bonne information sur le rôle écologique des mares.

Au-delà de ces résultats, ce projet a permis de fédérer les acteurs départementaux et locaux autour de cette thématique et de créer des synergies d’acteurs au bénéfice des milieux humides. Cette expérience positive a permis de reproduire cette démarche sur les territoires du Sud-Quercy et du Tescou de 2018 à 2020, et sur les territoires de la Gimone et de l’Arrats-Auroue à partir de 2021.